Zombie in my pocket est un jeu solitaire effarant de fluidité qui combine une extrême efficacité avec une ambiance bien léchée. J’ai découvert ce jeu lors de mes premiers balbutiements. De nombreux post de forums indiquent d’ailleurs que je suis loin d’être le seul.
L’un des intérêts principaux du pnp est de proposer une sacrée dose d’expériences ludiques solitaires légères, parfaites lorsqu’affamés de j2s mais esseulés, on ne sait vers quels saints se vouer. ZIMP se joue en moins de 10 minutes. Comme j’aime le dire, c’est un jeu idéal pour la cuisson des œufs ou lors d’un téléchargement cinématographique (légal?) qui peine.

Pour jouer à Zombies in my pocket, il vous faudra découper 9 cartes, 16 tuiles et une règle de jeu très astucieusement pliable. Le dos des cartes est disponible à part et ne vous sera utile qu’à fin de perfectionnement. Vous devrez vous procurer ensuite de quoi symboliser votre personnage (facultatif) et de quoi garder une trace de sa vie (pour moi un dé mais pourquoi pas un rab de kubenboi?) et de son niveau d’attaque. La création du jeu ne vous demandera que peu d’efforts. Les tuiles et les cartes font partie de l’attirail basique et peuvent très facilement être conçus avec de simple bouts de cartons et du gros scotch.
Le but du jeu est iconique. Vous devez explorer une maison de façon à dégotter le trophée maudit qui a été utilisé pour invoquer les morts puis l’enterrer au fin fond du jardin, stoppant ainsi la menace. Mais attention ! Il est 21h et vous n’avez que jusqu’à minuit pour espérer enrayer le fléau !
Comme pour tout jeu d’exploration, il vous faut quitter une tuile pour en poser une nouvelle. Une tuile contient le totem que vous recherchez éperdument. Une fois celui-ci récupéré, il faudra absolument révéler la salle à manger, seule façon d’atteindre le jardin puis, perdu dans celui-ci, le cimetière ou vous utiliserez un ultime tour (parfois le tour de trop) pour enterrer l’artefact. À chaque déplacement sa carte évènement. Les cartes évènements vous indiquent la présence de zombies à affronter ou la possibilité de ramasser des objets qui deviendront des armes. Certains objets devront même être combinés pour fonctionner au mieux.
Il vous faudra piocher un peu trop souvent, et bien malgré vous, dans une pile contenant au maximum 7 cartes. Lorsque la pile s’épuise, le temps passe d’une heure. Vous constituez une nouvelle pioche et poursuivez votre exploration mais les rencontres se radicalisent. Minuit atteint, vous avez échoué à endiguer l’invasion. Les zombies s’échappent de la maison et conquièrent le monde. C’est ballot.

Le système de combat des zombies est des plus simples. Lorsque vous rencontrez un ou des morts agressifs, vous soustrayez vos points d’attaque (générés par votre équipement) du nombre de zombies qui vous font face. Si il reste des assaillants suite à ce calcul, vous perdez autant de points de vie qu’il y a de zombie encore en état de vous atteindre. Vous pouvez aussi choisir de fuir, subissant quand même un dégât dans la débandade, ou en dehors d’un affrontement de vous accroupir dans un coin, perdant un temps précieux pour récupérer une dose honnête de santé.
Zombie in my Pocket est un incontournable des jeux solo. Quasiment impossible à perdre, infiniment rejouable, ZIMP n’est pas un défi, c’est un vieil ami qu’on recroise avec tendresse. Dans l’ensemble, il n’est pas dur. Le plaisir ne réside assurément pas dans le surpassement du joueur mais bien dans la fluidité de sa progression. Le jeu a quand même été sélectionné pour les golden geek awards 2009 avant de remporter le trophée l’année d’après au nez et à la barbe d’Agricola express ou d’infection express notamment.
Attention. Zimp est d’une légèreté terrible. On peut presque y jouer sans y penser. On peut y jouer en attendant son/sa chéri.e qui finit de se préparer. On peut y jouer devant ce vieil épisode de série télé qu’on avait sacrement envie de visionner à nouveau mais qui, avouons-le, n’a plus une once d’intérêt. On peut y jouer sur le pouce, en cela réside sa plus grande force. Le jeu a toutefois bien évolué depuis sa sortie en 2007. Des règles faites par des fan vous permettent dorénavant de gérer votre santé mentale ou d’explorer le manoir selon des scénarios précis. Le manque de complexité du jeu s’estompe donc à mesure qu’on met son nez dans toujours plus d’extensions.
Le principal défaut de Zombie in my pocket pourrait être sa version commercialisée, transformée en coopératif étrange manquant grandement de puissance de fond.
Le jeu en français peut être téléchargé sur Zoubaoum, ou sur boardgame geek si vous voulez profiter des multiples ajouts que propose le site. La version d’origine en anglais se trouve aussi sur Boardgamegeek à coté des scénarios, d’un joli petit plateau récapitulatif et du dos des cartes qui n’est pas tout le temps fourni.
Zombie in my pocket est sorti sous Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 3.0 Unported License, ce qui signifie que tout le monde est libre d’en faire ce qu’il veut (sauf de le commercialiser ou de le digitaliser). Il existe donc mille itérations du jeu, en passant de Calvin et Hobbes à Alien. Découvrez les dans la section des fichiers.
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