​Sticks, stones and dragonflame

Devinez qui revient ? Qui ? Javier Martin  ! Hum?  L’auteur de l’acclamé (du moins dans mes cercles) Salem conspiracy et du petit push-your luck épuré a night in deepwail manor, deux jeux dont je suis indéniablement friand. Imaginé juste après ces deux-là, on peut légitimement supputer que Sticks, stones and dragonflame sera tout aussi appréciable.

Contrairement à Todd sanders ou aux Sondoh que je suis avec un intérêt marqué, c’est la troisième fois qu’un jeu de Javier Martin me fait spontanément de l’œil, sans aucune vérification préalable de l’identité de son créateur. La destinée guide mes pas.

Créé lors du 2014 two-player pnp contest, SS&D est disponible gratuitement sur la plus grande base de donnée galactique de jeu de société, uniquement en anglais. Limité par les moyens du bord, j’ai choisi de monter les 14 cartes du jeu sur du carton épais pour en faire des tuiles nettes. Il m’a aussi fallu opter pour une impression en N/B, le style visuel du jeu restant fort heureusement encore très agréable ainsi. Deux des 14 cartes devront être recto-verso et il faudra penser à fournir 4 D6 et 20 pions (potentiellement séparés en 2×10 pour plus de confort).

Purement orienté pour un duel, le jeu est infiniment simple:
chaque carte du château du joueur / de la joueuse est numéroté (de 1 à 6).
Lors de son tour, le joueur / la joueuse lance son dé et en cache le résultat. Iel annonce alors quelle tuile adverse sera visée lors de son attaque imminente. Iel peut choisir de respecter le résultat de son dé ou de mentir sur celui-ci et choisir une autre tuile. Son adversaire doit déterminer si iel bluffe et peut dénoncer l’entourloupe.

Lorsqu’aucun bluff n’est signalé, un jeton est déposé sur l’aile dechâteau attaquée. Deux jetons accumulés à un même endroit détruisent la tuile pour toujours, provoquant souvent un effet sur la partie.
Lorsqu’un bluff a été pressenti, l’attaquant·e révèle le résultat de son dé (en toute honnêteté). Si le mensonge est confirmé, l’attaquant·e reçoit un jeton de dommage à placer sur son propre château, à la place de son clairvoyant adversaire. Si il n’y a pas eu de tromperie, alors c’est double dégâts pour le lanceur / la lanceuse d’alarme malchanceux·se.

La version couleur est tout de même bien plus belle (crédit Chris Hansen bien entendu)

Une tuile détruite ne peut plus être ciblée, multipliant petit à petit les occurrences de bluffs. Un second dé peut apparaitre en cours de partie, multipliant les chances de tomber sur un résultat recherché. Il est de temps à autres possible d’interférer avec les lancers adverses et de modifier les nôtres mais à grand prix. L’équilibre du jeu semble précaire mais est très efficace, aucune avance n’est ainsi irrattrapable.

Le jeu, bien que très ramassé, se propose de nous amener dans un agréable jeu de contre-bluff, éphémère mais alerte. La stratégie la plus efficiente est évidente mais cette évidence amène au classique jeu de réflexion « je sais qu’iel sait que je sais, je vais donc agir en conséquence » qu’il est facile d’aimer comme d’haïr. Il est tout à fait possible de ne pas se laisser emmener par cette composante essentielle de SS&D, de ne jamais bluffer par peur des conséquences. L’adversaire aura assez peu de moyens de remédier à de bons jets de dés consécutifs mais une partie de 5 minutes en amenant une autre, le jeu de contre-psychologie pourra se mettre en place petit à petit.

Sticks, stones and dragonflame est un mini-jeu amusant et rapide mais qui ne s’engage pas assez pleinement dans ce qui fait sa force: le bluff total. Le jeu laisse une place au hasard qui permet aux joueurs et joueuses timides d’éviter de se mouiller. Quoi que finalement assez peu marquant, son concept d’assaut par forteresse interposée, cumulé à son style graphique médiéval attirant l’empêchent de disparaitre totalement de mes étagères et en font un objet ludique sympathique à transporter pour une partie sur le pouce. Agréable à ressortir de temps en temps, SS&D n’atteint aucun panthéon, sans pour autant mériter d’opprobre.

Il est tout à fait probable que le jeu soit toutefois une excellente entrée de gamme pour enfants et joueur·euses assez peu impliqué·es dans la pratique ludique en général. Javier Martin annonçait en début de création: « My main mission here is to make a bluffing game that’s portable, thematic, easy to build and that plays really fast. » Le pari est tenu, en tout cas.

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